Quand j’ai appris que les Fabuleuses lançaient un site pour les mamans “aidantes”, je me suis réjouie ! J’ai aussitôt partagé l’info sur les réseaux sociaux. Rapidement, une des mamans d’une de mes petites protégées qui vient au cabinet (j’appelle ainsi mes « petits » patients), m’a questionnée sur le terme de “maman aidante”.
Quand sommes-nous mamans aidantes ?
Quand se finit la norme et quand commence la différence ? Suis-je une maman aidante, si le système d’assurance ne reconnaît pas les difficultés de mon enfant comme « invalidantes » ?
Spontanément, j’aurais donné une réponse très “ergo” de type :
- quand les besoins de l’enfant sont plus importants que pour la majorité des enfants,
- quand ses problèmes impactent l’accomplissement des activités quotidiennes,
- quand il y a un écart entre les activités qu’il fait et ceux qu’il veut atteindre et qu’il n’y parvient pas de lui-même, cela signifie que son développement est touché dans son intégrité.
On peut alors parler d’écart à la norme ou de difficultés, voire de troubles ou d’incapacités…
Et si ces problèmes et ces besoins requièrent, de la part des parents, un accompagnement, un soutien, de l’aide plus important que pour un autre enfant, alors on pourrait parler de maman aidante (et/ou de papa aidant bien sûr!).
Mais cette fois, j’ai senti le besoin d’y réfléchir plus longuement…
Des mamans aidantes, j’en connais beaucoup par le biais de mon travail. Je connais aussi de plus près ce rôle, car c’est celui de ma propre maman pour ma grande sœur. Pourtant aujourd’hui, la question que m’a posée cette Fabuleuse m’a interpellée.
Cela voudrait-il dire que toutes les mamans aidantes ne se reconnaissent pas avec des points communs ?
Après quelques réflexions, j’aurais envie de dire que « maman aidante » n’est peut-être pas une fonction de maman supplémentaire qu’on choisit ou qu’on se donne… mais peut-être une manière différente de vivre et d’affronter les événements de la vie concernant son enfant.
L’autre jour, je disais à la maman d’un de mes protégés à quel point je la trouvais fabuleuse, que tout ce qu’elle faisait pour son fils était incroyable.
Elle m’a répondu qu’elle faisait ce qui était bon pour son enfant.
Si son enfant a froid, elle le couvre, si son enfant se blesse, elle le console. Alors si son fils a besoin qu’on le rappelle à la tâche régulièrement en raison de son trouble du spectre de l’autisme, elle le fera. Une autre fabuleuse maman me disait à quel point la reconnaissance de maman aidante n’était pas assez valorisée dans notre société, qu’elle est confrontée au manque d’écoute et de soutien face aux difficultés et aux défis quotidiens qu’elle rencontre avec sa fille.
En recueillant ces différents témoignages, je me dis alors que « cocher » la case maman aidante n’a rien de négatif ou de stigmatisant. J’aurais donc envie de dire que sans doute, chaque maman ressent et vit différemment son rôle, son « métier » de maman d’enfant différent.
Pour certaines mamans, il y a un besoin de pouvoir poser les mots — « Je suis maman aidante » — quand d’autres ont besoin de dire « Je suis maman, une maman qui fait beaucoup pour son enfant ».
Ce qui importe, je pense, ce n’est pas tant de savoir si on rentre dans telles ou telles « case », mais plutôt de se sentir comprise, écoutée sur ses défis au quotidien, pouvoir parler sans jugement, pouvoir poser ses frustrations, ses peines, ses inquiétudes, ou ses joies pour un progrès. Et d’avancer avec tout cela, malgré tout ou autrement dit, pour son enfant et pour soi-même.
Voilà alors ce qui m’est apparu en lumière dans mes pensées ! Ce qui compte, c’est de ressentir un dénominateur commun et le premier, je pense, c’est la résilience !
On avance, jour après jour, malgré, ou avec.
Et voilà ce qui fait la force du nouveau site porté par Anna, l’équipe des Fabuleuses et leur partenaire Malakoff-Humanis :
Rassembler les Fabuleuses mamans !
Des mamans qui sont tous les jours face à des défis à relever. Des défis différents, peu habituels peut-être, et qui amènent les Fabuleuses à poser leur pied dans des sentiers nouveaux, plus scabreux. Mais la marche progresse, avec ou sans bâton de marche, avec ou sans sac à dos, mais surtout jamais sans chocolat ! Et pas sans une bonne dose de résilience.
Ces textes, cette initiative nouvelle des Fabuleuses et de leur partenaire, ressemblent à une caresse dans le dos, qui chuchotent ces 2 mots si forts :
« Moi aussi ».
Ces mots qui sonnent comme une reconnaissance… et une mise en lumière de l’investissement, de l’implication, de l’énergie utilisée pour faire face au quotidien.