La fin de la période estivale est là… Comment te sens-tu, chère Fabuleuse ?
Lorsque je me replonge dans mes souvenirs avec mon fils polyhandicapé, chaque année, cette période de rentrée était une transition mitigée, inconfortable.
D’un côté, je me sentais soulagée et comme désormais en vacances, même si je reprenais le travail.
Eh oui, en retournant dans son école, mon fils allait reprendre les prises en charge adaptées, j’allais avoir un relais professionnel, bienveillant et efficace. Tout ne reposerait plus sur mes épaules, ma vigilance ne serait plus à l’œuvre H24 et j’allais retrouver du temps pour moi, même si c’était pour aller au travail.
Je sentais donc peu à peu la décontraction s’installer et savourais les moments sans sollicitation. Cela parait tout simple et, pourtant, le fossé me paraissait énorme, tellement mon corps avait été soumis à une forte charge mentale et à un rythme soutenu pendant tout l’été.
Pourtant, tout n’était pas rose,
mon état d’esprit n’était pas joyeux, loin de là. J’entendais la famille, les amis, les collègues, les relations professionnelles raconter leurs formidables vacances, leurs activités, leurs voyages, leurs moments de détente et je les enviais tellement ! Quand ils me demandaient : « Alors, et toi ? Tu as fait quoi pendant tes vacances ? », je n’avais pas grand-chose à raconter de mon côté car la plupart des étés étaient chaotiques.
Il n’y a eu que 2012 qui a été génial : un seul été en 17 ans.
En effet, mon poussin décompensait souvent fin juin pour se rétablir fin août. Sapristi d’été ! Nous devions alors faire face à la valse des infections et des crises d’épilepsie, agrémentées de ci de là par des hospitalisations plus ou moins longues, selon les années.
Quand tout allait bien, nos tentatives de départ en vacances se soldaient souvent par un sentiment de frustration et même parfois d’échec, mon fils supportant difficilement les changements de lieux et de repères. Son mal-être et les nuits hâchées ou blanches m’empêchaient de profiter du séjour.
Par conséquent, sans vouloir être dans la comparaison, le contraste entre nos vacances et celles des autres était flagrant et douloureux. J’étais face à tout ce que nous ne pouvions pas vivre du fait de notre quotidien atypique. Cela me demandait donc un véritable effort au départ pour me recentrer sur toutes les belles choses que nous avions nous aussi vécues. Ces petits instants de bonheur, simples et précieux, avaient bien existé et ils méritaient que je les honore, même si certains de mes besoins (évasion, nouveauté, légèreté) n’avaient pas été nourris.
À chaque rentrée, j’avais donc à ma disposition 3 choses précieuses :
- Les souvenirs partagés avec ma fille dont on pouvait reparler ensemble
- Les photos ou vidéos faites
- Les notes que je prenais chaque soir, dans mon carnet de gratitude.
Tout cela témoignait des choses qui s’étaient réellement produites.
C’étaient des éléments tangibles, pas des histoires que je me racontais. Cela équilibrait donc les blablas de mon mental qui se focalisait sur les manques et la fatigue. C’était facilement accessible, sans charge mentale supplémentaire puisque c’était déjà couché sur le papier.
Je t’invite véritablement à inclure ces pratiques dans ton quotidien afin d’avoir toujours à portée de main une ressource soutenante et réconfortante, qui te fait plonger facilement dans des souvenirs agréables.
Le petit plus : je te propose de te connecter à un souvenir heureux, de laisser les belles sensations arriver à toi (le cerveau ne fait pas la différence entre une situation que l’on vit sur le moment et un souvenir) et diffuser cela dans tout ton corps.
Pour t’aider, voici une vidéo dans laquelle je t’explique tout cela et je te guide pas à pas :
Chère Fabuleuse,
Je sais que ce que tu peux vivre est challengeant, que cela ne ressemble pas à ce que d’autres vivent et que c’est un sacré parcours. Tu as des ressources en toi pour traverser cela au mieux, sans t’oublier.
N’oublie pas que tu es fabuleuse et que ta présence est précieuse et nécessaire.