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Conjoints aidés

Une auberge pour toi

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À toi, pèlerine du quotidien, Fabuleuse aidante, 100% maman, 100% engagée, 100% infirmière/éducatrice/consolatrice, 100% manager, 100% femme et parfois tout simplement 100% fatiguée, je souhaite que tu trouves une auberge en chemin.

Toi qui rassembles amour, courage, dévouement, combat.

Toi qui es apte à déplacer des montagnes quand il le faut, qui es prête à te battre si souvent pour le bien-être de ta famille, de ton enfant, de ton conjoint, de ton parent. Toi, dont le cœur est parfois pétri de solitude, d’espoirs déçus, encore et encore. Toi, qui pense à certains moments à juste baisser les bras. Mais qui ne lâche rien. Et qui vit autant de petits et grands bonheurs, de moments magiques. Toi, qui dans ton quotidien est au premier rang pour une fleur rare et unique éclore sous tes yeux.

À toi, pèlerine de l’amour et de l’engagement,

Je te souhaite de trouver une auberge. Alors que l’année bat son plein, que le mois de juin ressemble plus au programme d’essorage de ma machine à laver qu’à autre chose, je sais que tu en as besoin. Les fêtes de fin d’année scolaire se multiplient, les vacances pointent le bout de leur nez et les nerfs sont mis à rude épreuve. Tout bouge, tout tourne, la pression augmente et les forces se font de plus en plus rares. Combien cela est vrai pour toutes les mamans. Et ça l’est tout autant pour toi, pour moi, pour nous, mamans aidantes. 

La liste des choses à ne pas oublier se multiplie à la vitesse de la lumière. Les questions ouvertes pour la prochaine rentrée sont souvent encore trop nombreuses, les dossiers en cours quelque part sur le bureau d’un fonctionnaire qui n’a pas à gérer le doute, ni l’organisation au quotidien. Et le programme des vacances donne parfois l’impression d’une double peine : une maman aidante n’a-t-elle jamais de répit, de repos, a-t-elle un droit à s’arrêter, souffler, à un “stop” dans le tourbillon de sa vie ?

Chère Fabuleuse,

Je te souhaite une auberge, un endroit de ressourcement, bienveillant en cours de chemin.

Une voix amicale qui te dit : « On te voit, tu n’es pas seule ». Un lieu où l’on te dit : « Tu fais partie de notre tribu, cette tribu que nous sommes, toutes différentes et pourtant si semblables ».

Une tribu de femmes fabuleuses, de celles qui comprennent ce que veut dire un quotidien extra-ordinaire, qui connaît le poids et la force de nos familles, de nos enfants, de leur différence, de leurs besoins, de leurs victoires… toutes aussi spéciales les unes que les autres.

Une tribu de femmes fabuleuses, qui ont appris à jongler habilement sans jamais avoir demandé à le faire. Tribu de femmes, de mère, de filles, de celles qui ont attrapé au vol la balle enflammée du diagnostic, de la maladie, du handicap, des traitements, des rendez-vous médicaux, des soucis cachés au cœur des petits détails de santé et qui s’efforce à donner tout et plus encore.

Une tribu dont je suis fière, que j’admire et dont je connais de l’intérieur, toutes ces larmes et tous ces sourires, parce que je les vis aussi. Des femmes qui ont trouvé la flexibilité de se redéfinir, de se perdre et de se retrouver, au milieu d’une nuit d’orage, le tonnerre grondant au loin et qui se rapproche parfois bien trop près de nos foyers, de ceux que l’on veut protéger, porter, relever… aider.

Alors à cette tribu, je souhaite une auberge. Une de celles dont Yves Duteil parle dans son livre Chemin d’écriture, qui te prend dans les bras, te sourit et te dit : « Ici, pèlerin, tu n’es pas logé, tu es reçu. Tu n’es pas hébergé, tu es accueilli. Tu n’es pas un passant, tu es un hôte ». Je souhaite un lieu qui accueille, un lieu qui recueille, qui nous trouve au bord des chemins où nous nous sommes peut-être arrêtées : débordées, fatiguées et seules.

Une auberge, pour toi

Qui te dise au jour le jour :

« Ici, pèlerine courageuse, maman fabuleuse, Fabuleuse aidante, tu es la bienvenue,

Ici, on te comprend, on t’entend, on t’attend, on t’accueille,

Ici, tu peux dire, vraiment dire, ce qui se passe, ce qui te trouble, ce qui te fait du bien, ce qui t’encourage,

Ici, tu peux être tout à la fois : femme, mère et aidante. » 

Parce qu’il est des lieux qui nous aident à nous sentir moins seule, à partager plus facilement ce qui nous bouleverse, nous traverse, nous met à l’épreuve,

Parce qu’il est des gens qui semblent être sur la même longueur d’ondes, à qui on ne doit pas encore une fois tout expliquer du début, de ceux qui savent où est la plaie et qui y font attention,

Parce qu’il est des cadres qui nous permettent de respirer, de réagir sans devoir se protéger, où nous pouvons tout dire.

Et avec l’équipe des Fabuleuses aidantes, c’est ce que nous aimerions être pour toi. Cette petite auberge. Ce lieu confortant et réconfortant, ce lieu d’échanges et d’information, ce lieu où tes questions ont leur place, où nous, pèlerines aidantes, nous pouvons un instant poser nos bagages pour nous sentir portées, fêtées, chouchoutées, c’est ensemble que nous le construisons.

Chacune y met sa pierre, chacune est importante.

Et ce Salon des Fabuleuses aidantes, c’est ton salon, c’est mon salon, c’est toute la joie de ne plus être seule, c’est toute la force de se sentir comprise, c’est tout le trésor du partage.

« Ici, pèlerine aidante, vaillante maman, âme veillante et bienveillante, tu es la bienvenue,

Tu n’es pas conseillée, tu es écoutée,

Tu n’es pas écrasée, tu es soutenue,

Tu n’es pas seule, tu es entourée,

Tu n’es pas jugée, tu es comprise. 

Pose tes lourds bagages un instant, ressource-toi, apaise ta soif et prends des forces.

Ton chemin fut bien long, plutôt caillouteux et parfois même chaotique.

Repose-toi, nous sommes là, nous prendrons soin de toi ».



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Cet article a été écrit par :
Rebecca Dernelle-Fischer

Psychologue d’origine belge, Rebecca Dernelle-Fischer est installée en Allemagne avec son mari et ses trois filles. Après avoir accompagné de nombreuses personnes handicapées, Rebecca est aujourd’hui la maman adoptive de Pia, une petite fille porteuse de trisomie 21.
https://dernelle-fischer.de/

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