Après des travaux d’aménagement destinés à faciliter l’accès de ton proche aidé à la maison, les palettes qui stockaient ce carrelage désormais posé étaient restées à l’entrée du jardin. Ça t’agaçait bien de les voir traîner depuis quelques semaines ! Ton Fabuleux avait promis d’aller les jeter mais cela était resté à l’état d’une louable intention et une chose de plus à faire sur ta to-do-list !
C’est là qu’en écoutant Voulzy chanter le rêve du pêcheur que l’idée a jailli : « Je vais construire ma “cabane du pêcheur” avec ces palettes ! » Et te voilà partie pour échafauder des plans, trouver le bon lieu dans votre jardin qui n’est pas immense. Un petit tour sur internet, une visite chez Castorama, une bonne dizaine d’appels et de messages, et tu te lances dans ce projet aidée de tes deux meilleures amies. Tu avais expliqué aux tiens :
« J’ai besoin d’un endroit à moi toute seule, pour m’aider à apprivoiser ma vie d’aidante ».
Tu les avais rassurés : « Non je ne cherche pas l’isolement, je ne veux pas me couper de vous, des autres, je veux me créer mon endroit magique, mon endroit ressource, je veux être seule pour mieux me trouver moi-même, faire alliance avec moi-même. »
La solitude n’est pas l’isolement.
Parfois, être seul quelque temps peut faire un bien fou ! Il est bon de se retirer un moment dans son havre de paix, de sécurité, sa “cabane du pêcheur” et se donner rendez-vous à soi-même. Ce peut être un lieu imaginaire, mental qui habite un petit coin de ta tête. Ce peut être un vrai lieu physique de ressourcement.
Je t’invite à choisir un lieu dans lequel tu te sentes bien pour partir en voyage à l’intérieur de toi, pour chercher la lumière et le vivant. Un lieu beau et un lieu simple pour favoriser le recueillement, l’apaisement, une forme de sagesse aussi. Un lieu loin du fracas pour mieux accueillir tes tracas. Ou à l’inverse, pour t’y échapper un peu.
Un lieu un peu magique.
Les jours où tout crie si fort en toi, la solitude, comme le temps, peut se faire alliée et compagne. Ces jours-là, tu n’as pas envie d’expliquer ni d’exprimer, encore moins de sortir ou te divertir. Plus tard. Cela viendra. S’enfermer avec soi-même quelques heures, voire quelques jours si cela est possible, peut être une ressource pour te rencontrer toi-même, t’habiter et mieux aimer celle que tu deviens. Tu peux avancer dans la confiance que tu sauras et trouveras ce qui est bon pour toi, à ton rythme. Que tu seras et deviendras ta meilleure compagne, ton alliée indéfectible.
Sans te réduire à ce qui t’est arrivé, sans t’identifier à cet état d’aidante, tu pourras développer ce lien intérieur avec toi, tisser tes songes et te connecter à cette nouvelle personne qui émerge de toi, apprendre à mieux te connaître et savoir qui tu veux être et où aller, dans ce nouvel agencement familial ou la maladie et handicap sont tellement prégnants.
Ce sera l’occasion de faire dialoguer toutes ces parties de toi qui parfois hurlent à qui mieux mieux.
Ton corps, ta tête, ton cœur. Mais aussi la partie enfant de toi ou la partie adulte. Ce sera le moment de contempler ton âme mise à nu. Et peut-être d’entrer dans le silence de la méditation — de la prière aussi pourquoi pas — quel qu’en soit son mode, car nous sommes des êtres spirituels, dotés d’un esprit relié à la transcendance. Quand tu auras trouvé la lumière, tu pourras sortir de ta cabane et la diffuser autour de toi.
