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Enfants extraordinaires

Trois bouées pour nager à contre-courant 

Brunella Maillot 20 mai 2024
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Tout au long de notre quotidien d’aidante, nous avons 1001 choses à penser et à gérer. Il faut bien l’admettre, souvent, nous croulons sous leur poids : on boit la tasse, on se prend vague sur vague, on se noie ! Toutes les aidantes que j’ai pu accompagner ont jeté cette bouteille à la mer : « Au secours! Je me noie sous mon quotidien. »

Pourtant, avec le recul de ces accompagnements de nombreuses aidantes, je peux l’affirmer : des petits changements au quotidien permettent d’alléger de façon concrète notre charge et d’emmener un mieux-être mental sur le moyen et le long termes ! Un peu comme les gilets de sauvetage ou les bouées flottant sur un parcours.

J’apprécie beaucoup cette citation de Sophia Loren :  « Lorsqu’on est maman, on n’est jamais vraiment seule dans ses pensées. Une mère doit toujours réfléchir à deux fois, une fois pour elle et une fois pour son enfant. » Elle s’applique parfaitement à notre quotidien d’aidante, n’est-ce pas ? 

Oui, nous avons beaucoup à porter, c’est un fait : 

Nos vies, nos challenges, l’organisation quotidienne en plus des préoccupations supplémentaires concernant notre aidé. Notre défi, le voici : apprendre à alléger ce poids afin de ne pas couler en dessous. Il nous faudra également faire preuve d’énormément de bienveillance envers nous-mêmes : essayer, réessayer, se laisser du temps, être patientes, etc. 

Voici une liste (non exhaustive) de quelques petites choses auxquelles nous prêtons une attention particulière et qui contribuent à notre charge mentale en tant qu’aidante : 

  • l’organisation pour tous les membres de la famille, les multiples rendez-vous, prises en charge, les événements importants ;
  • les responsabilités de la maison (cuisine, nettoyage, organisation, courses, médicaments, etc.) ;
  • le bien-être émotionnel de chacun des membres de notre foyer ;

Et j’en passe ! Nous avons pourtant l’impression d’avoir déjà la tête sous l’eau et lorsqu’une situation difficile vient nous frapper de plein fouet, nous manquons de nous noyer sous la vague.

J’ai appris et je continue à apprendre. 

Certaines méthodes fonctionnent depuis toujours quand d’autres ont dû être repensées… C’est le flot de la vie. Et n’oublie pas : « Nous faisons du mieux que nous pouvons avec le peu que nous avons ».

Aujourd’hui, j’aimerais donc partager avec toi trois petites bouées qui m’aident à ne pas me noyer sous cette charge mentale. Ce sont quelques petites astuces “pratiques” que j’ai découvertes au fil de ces années et que j’applique au quotidien. 

Bouée #1 Je ne procrastine pas

Je ne remets pas à plus tard ce que je peux faire maintenant. Le facteur a déposé un courrier ? Je l’ai lu ? Alors, je le range immédiatement… Je rentre de ce rendez-vous avec toutes ces ordonnances, ces comptes-rendus ? Je prends quelques minutes, dès mon arrivée à la maison, afin de vider le sac et de classer ces documents au bon endroit. 

Je vois que le flacon de médicament est bientôt terminé ? Je mets “pause” et j’appelle ma pharmacienne afin qu’elle en prépare d’autres, avec un petit mail de sa part quand je peux venir les récupérer (ce qui me fait une piqûre de rappel). 

Ça ne paraît rien comme ça, mais en temps de crise, quand tout est accéléré autour de nous et au ralenti en nous, ça aide énormément à y voir plus clair ! 

Bouée #2 Je range : un endroit pour chaque chose

Ça parait si simple et pourtant… Chez nous, il y a un endroit pour chaque chose et dès que c’est utilisé, zoooou on range au bon endroit ! Chère Fabuleuse, tu l’auras noté : les « T’as pas vu les clés?! » nous insupporte très souvent… Il faut bien avouer que perdre dix minutes à les chercher pour les retrouver dans une poche de pantalon nous fait faire ce calcul tout simple : la prochaine fois, prendre 30 secondes pour les fixer sur le tableau à clés nous évitera donc de perdre 9 minutes 30 de nos vies et de rajouter une pression supplémentaire ! 

Éviter d’empiler nous permet d’avoir un environnement propre et d’alléger notre charge mentale.

Bouée #3 Je collecte

  • Je note toutes mes idées, tâches, projets qui me passent par la tête afin de ne pas les oublier ! 

Avoir un carnet, une application mobile ou autre est bien pratique pour cela. Pour ma part, j’aime utiliser les carnets. De façon pragmatique, dans notre quotidien, nous avons toutes 1001 questions ! Personnellement, lors d’une période difficile, il m’arrive très souvent d’avoir l’impression que j’appréhende la situation pour la première fois. Alors j’ai opté pour un “journal de bord des p’tits bobos” : c’est un carnet de notes que je me suis créé et dans lequel je consigne toutes les périodes pas simples (virus, crises, etc). Y sont annotées les prises de température, oxygène, médicaments administrés, etc. J’y écris comment il/elle a réagi à cet antibiotique, ce nouveau médicament, cette séance, etc. Sincèrement, ça allège ma charge mentale et ça me permet de traverser ces moments plus sereinement. 

  • En ce qui concerne le suivi médical, par exemple, pourquoi ne pas stocker au même endroit (petite valise, dossier sur ton ordi, clé USB), tous les bilans, courriers, ordonnances, etc. ?

Chez moi, j’ai opté pour une petite valisette à compartiments et tout y est : un compartiment pour les courriers MDPH, un autre pour les ordonnances, un autre pour le matériel, etc. Cette astuce de la petite valise nous a vraiment simplifié la vie et nous a permis de nous “vider la tête”.

  • Je note les rendez-vous sur un tableau de planification.

Nous en avons deux : un mensuel et un hebdomadaire. Grâce à ces informations bien en vue de tout le monde, plus de rendez-vous oubliés ! 

Pour cette troisième bouée, la liste est non-exhaustive

Laissons libre cours à notre créativité ! L’idée est que nous puissions avoir tout plein de bouées sur notre parcours qui nous permettront de garder la tête hors de l’eau. 

Malgré tout, il m’arrive quand même de boire la tasse. Tu le sais comme moi : dans nos vies d’aidantes, certaines vagues sont plus violentes que d’autres et certains flots plus agités. Mais je dois bien avouer que ces 3 petites bouées nous aident relativement, avec mon Fabuleux, à garder la tête hors de l’eau !

Chère Fabuleuse,

Lorsque la mer est un peu plus calme, je te souhaite de regarder toutes ces petites bouées à l’horizon… Elles t’aideront toi-aussi, c’est certain, à garder la tête hors de l’eau quand les flots seront plus agités.



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Cet article a été écrit par :
Brunella Maillot

Thérapeute familiale et conjugale, je suis maman de trois enfants, dont un en bas âge et deux qui sont polyhandicapés. Mon quotidien est donc rythmé par une cadence intense : jongler entre école à la maison pour mon benjamin, prise en charge thérapeutique et dépendance totale de mes aînés pour les actes de leur vie quotidienne. 

La gratitude est pour moi une valeur à chérir profondément et c’est sous ce prisme que j’ai choisi de partager sur les réseaux les chroniques de ma vie de tribu, sans fards et de la façon la plus authentique et vulnérable qu’il soit.

J’accompagne, avec mon Fabuleux, des aidants familiaux dans le cadre de coaching personnalisé mais également d’ateliers de sensibilisation au sein d’institutions. 

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