Enfants extraordinaires

Seule dans la salle d’attente

Anna Latron 17 janvier 2022
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Ça m’est arrivé il y a quelques jours, alors que je venais d’accompagner mon fils cadet à sa séance de psychomotricité.

Alors que je le regardais suivre sa thérapeute et fermer la porte du cabinet, je me suis retrouvée seule dans la salle d’attente. D’habitude, je profite de ce laps de temps pour sortir sur le parking et passer quelques coups de fil, pour sortir mon smartphone et scroller sur Instagram ou pour écouter un podcast mis de côté pour cette occasion :

les vingt-cinq minutes de séance.

Mais ce soir là, alors que la nuit était tombée et que les gouttes de pluie s’abattaient sur le toit de la véranda attenante à la salle d’attente, j’ai préféré ne rien faire.

Évidemment, les cases de ma to-do-list mentale clignotaient dans tous les sens, pour bien me rappeler que j’aurais eu des choses urgentes à faire, comme appeler la MDPH ou la sécurité sociale, prendre rendez-vous pour un énième bilan ou alors préparer mes menus de la semaine et la liste de course afférente. Pourtant, j’ai décidé de ne pas l’écouter, ma to-do-list intérieure et de m’accorder un tout petit peu de bon temps.

J’aurais aimé être dans un endroit plus glamour pour m’octroyer cette pause — ce cabinet est franchement ultra-déprimant, ambiance carrelage et formica — et d’un environnement plus propice à la détente — un parking de nuit sous la pluie, on a vu mieux.

Mais j’ai résisté et j’ai laissé mon smartphone dans la poche de mon sac.

Je n’ai pas non plus regretté de ne pas avoir emporté mon livre du moment. À quoi cela aurait-il servi à part de me maudire pour cet oubli ?

Non, je suis simplement restée là, assise dans ce siège inconfortable, sous les néons de la salle d’attente. Et j’ai fermé les yeux, goûtant à ce petit plaisir simple qui m’était donné :

Celui d’être tout simplement là et nulle part ailleurs, pour quelques minutes.

Les autres patients ont dû me prendre pour une folle ou alors penser que je faisais la sieste : j’ai bel et bien gardé les yeux fermés, j’ai ancré mes pieds dans le sol et posé mes mains à plat sur mes genoux.

Je me suis concentrée sur les sons qui m’entouraient :

  • le babillement lointain de mon fils

  • la radio en fond sonore dans la salle du kiné voisine

  • le ronron du chauffage qui me permettait de rester là bien confortablement, dans la chaleur de cette fin d’après-midi de janvier

Je me suis ensuite arrêtée sur les sensations qui étaient les miennes :

  • le moelleux de mon écharpe contre mon cou

  • la douceur de mon jean contre la paume de mes mains

  • le sol bien présent sous les semelles de mes chaussures

  • le va et vient de l’air dans mes narines

Et puis, ouvrant les yeux, j’ai observé attentivement mon environnement :

  • la lumière des phares de cette voiture en plein manoeuvre qui joue avec les gouttes de pluie

  • le reflet des branches des arbres battues par le vent hivernal dans la vitre de la véranda

  • et puis ce petit chat qui joue sur le muret juste en face et qui semble s’amuser comme un fou.

Il ne se passait rien d’incroyable, rien de notable, et pourtant…

… je me suis sentie remplie par la vie toute simple qui se déroulait en ma présence.

Les minutes se sont écoulées, tranquillement, simplement, sans que je n’attende rien de particulier. Dans mon quotidien à mille à l’heure, rempli de rendez-vous et de choses à ne surtout pas oublier, je me suis offert ce luxe de ne rien faire.

Et j’ai bien fait ! Parce que la journée allait être encore longue : après le rendez-vous, direction la maison, pour aider mon fils et son grand frère à faire leurs devoirs, avant d’enchaîner avec le tunnel bain/dîner/coucher.

Parce que j’ai besoin de grappiller le moindre petit moment de pause pour prendre soin de moi.

Prendre soin de moi alors que j’ai un tas de choses à faire ? Oui.

J’ai appris à le faire sans aucune culpabilité, parce que ces dernières années, j’ai pris conscience que c’était absolument primordial.

Je me souviens de cette période où j’avais la tête sous l’eau à un point tel que je ne réagissais plus aux cris de mon fils, à ses colères et à ses crises. Je m’étais blindée pour ne pas craquer. Sauf que le blindage finissait toujours par sauter… et que ma fatigue émotionnelle, ma colère et mon amertume finissaient par rejaillir sur mon (pauvre) mari qui s’en prenait plein la figure, ou sur mes enfants (qui n’avaient rien demandé à part un câlin ou un dessin animé).

Et puis, au fil du temps, des insomnies, des crises de larmes, des ratés et des engueulades de couple, avec l’aide des Fabuleuses mais aussi celle de professionnels, j’ai peu à peu compris que je ne pouvais pas continuer à avancer sans combler mes vrais besoins, mes besoins profonds, ceux en adéquation avec qui je suis et avec mes propres valeurs.

Avoir des besoins est tout simplement NORMAL.

Et je sais aujourd’hui qu’identifier ses besoins est un premier pas vers la connaissance de soi, de ses émotions, de ses ressentis, et donc vers un quotidien un peu plus serein.

Chère Fabuleuse,

Je t’invite à prendre 5 minutes aujourd’hui pour identifier ce dont TOI tu as besoin. De repos ? D’aide humaine ? D’assistance pour les démarches administratives ? D’escapade en amoureux ? De sortie entre filles ? De moments de “rien” ? Accorde-toi le droit d’y penser !

Tu n’arrives pas à identifier ce dont tu pourrais avoir besoin ? Tu as peur de lever le voile sur ce pan de ta vie délaissé à cause du poids de ce que tu as à gérer chaque jour ?

J’ai une bonne nouvelle pour toi : je t’ai concocté un parcours de 7 jours pour cheminer pas à pas vers un peu plus de sérénité en prenant en compte tes besoins.

Ça commence le 24 janvier et c’est 100% gratuit.



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Cet article a été écrit par :
Anna Latron

Journaliste de formation, Anna Latron collabore à plusieurs magazines, sites et radios avant de devenir rédactrice en chef du site Fabuleuses au foyer et collaboratrice d’Hélène Bonhomme au sein du programme de formation continue Le Village. Mariée à son Fabuleux depuis 10 ans, elle est la maman de deux garçons dont Alexis, atteint d’un trouble du spectre de l’autisme.

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