« Chaque souffle est une bataille entre rancune et gratitude. Sois remplie de gratitude, tu recevras la joie. » Ann Voskamp
Chère Fabuleuse, aujourd’hui nous allons parler de gratitude. Alors que nous sommes en plein dans cette jolie saison de l’automne, avec ses couleurs chaudes — et pour certains la fête de Thanksgiving qui approche —, n’est-ce pas donc pas le moment tout trouvé pour aborder ce thème ?
Mon Fabuleux me rappelle souvent que la gratitude est un choix.
Certains nous ont déjà fait cette remarque : « Comment peut-on être plein de gratitude lorsqu’on a un enfant handicapé ? » Mon côté humoristique me pousserait à répondre : « Lorsqu’on en a un, je ne sais pas, mais avec deux enfants handicapés, je peux vous répondre ! »
C’est un fait : vu de l’extérieur, comment pouvons-nous être reconnaissants lorsque la situation est tendue, complexe, douloureuse et que nous ne trouvons rien dans cette situation pour être reconnaissants !?
Chère Fabuleuse, rien ne minimise la douleur que nous ressentons, les challenges qui se dressent pour nos enfants. Oui, il faut l’avouer, ce n’est pas facile de cultiver la gratitude sans édulcorer les défis de la vie de nos enfants.
Mais ce n’est pas impossible.
C’est un peu comme si la gratitude venait nous remplir de ce carburant qu’est la joie pour nous permettre de continuer à avancer. A contrario, regarder la situation et entretenir rancune et amertume ne fera que nourrir une tension sous-jacente qui ne va pas nous aider à appréhender notre quotidien. Bien au contraire, nos émotions n’en seront que d’autant plus abîmées et notre santé mentale s’étiolera peu à peu…
Pour ma part, je vois cela comme un entraînement. J’entraîne mes yeux à voir ce qui est “bon” et petit à petit cela devient plus facile à faire. Je me rappelle de ce proverbe : « Il n’y a pas que des bonnes choses mais il y a toujours du bon en chaque chose ». Ces mots m’aident tellement !
Par exemple :
- Je n’étais pas remplie de gratitude pour la période d’hospitalisation difficile qu’a traversée ma fille Lou en février dernier, mais j’ai choisi d’être pleine de gratitude pour chacune des personnes du corps médical.
- Je n’étais pas pleine de gratitude de me retrouver seule avec mes deux petits garçons alors que mon mari était à l’hôpital, mais j’ai choisi d’être pleine de gratitude pour l’élan de solidarité de mes voisins et de mon entourage qui m’ont apporté soupe, courses, etc.
Chère Fabuleuse, choisir la gratitude, tu l’as bien compris, ce n’est pas facile. Pourtant, c’est d’elle dont nous avons le plus besoin pour avoir une perspective différente de notre situation et avancer plus sereinement, un petit pas après l’autre.
Voici quelques petites clés qui, je l’espère, t’encourageront (mais je suis certaine que tu en trouveras d’autres en toi) :
#1 Je choisis
Je ne suis pas pleine de gratitude pour le handicap de mes deux plus grands, je ne suis pas pleine de gratitude pour les nuits blanches, les moments douloureux, la fatigue sans fin. Je ne suis pas pleine de gratitude pour ma vie sociale anarchique, mes amitiés qui se sont cassées la figure, les personnes qui ont quitté le navire de mon quotidien. Non, tout cela, il faut bien l’avouer, ça bouscule et ça fait mal.
Mais nous avons décidé de choisir la gratitude au milieu de tout cela. Je suis reconnaissante pour mes enfants qui m’apprennent tant, pour la vie que je découvre sous une autre perspective, pour leurs éclats de rire si contagieux, pour chacun des progrès qui suscite une “Ola” à la maison et que d’autres auraient trouvé si insignifiants… Ainsi, au lieu de cultiver la rancune, l’incompréhension et l’amertume dans mon petit cœur qui saigne, je choisis la gratitude et j’en ressens de la paix puis de la joie.
Il y a des tempêtes qui s’imposent à nous, sans nous laisser le choix. En ce qui nous concerne, cette tempête, c’est l’annonce du diagnostic pour notre aidé. Mais au milieu de nos tempêtes, nous pouvons apprendre à danser sous la pluie en ayant le choix quant à notre façon de réagir.
#2 Penser petit
J’apprécie tout particulièrement cette citation de Mère Teresa : « Sois fidèle dans les petites choses car c’est en elles que réside ta force ». Notre force réside dans les petites choses.
Chère Fabuleuse, je m’aperçois que nous sommes parfois si focalisés sur les “grandes choses” que nous oublions de célébrer les “toutes petites choses”. Or, ces petites choses méritent une grande gratitude et devraient plus attirer notre attention.
Et si, pour cette fois, tu essayais de voir “plus petit”, de “penser petit” ? Quelle idée saugrenue, n’est-ce pas ? Pourtant, je suis certaine qu’en le faisant sous le prisme de la gratitude, tu t’apercevras que tu as 1001 raisons de te réjouir, d’être heureuse malgré ces situations si difficiles et douloureuses que tu traverses.
« Le bonheur est dans les mille petites choses qui tissent la trame de notre vie quotidienne. » Marcel Pezaud
Nous n’aurions pas choisi ces situations si on nous en avait laissé le choix,
mais nous pouvons décider de choisir la gratitude. Avec la gratitude, nous commençons à cultiver le jardin de nos cœurs en arrosant ces petites pousses qui s’enfouissent en nous pour constituer un joli jardin de gratitude.
Et si, ce mois-ci, tu investissais dans un très joli bocal pour te créer un “vase de gratitude” ?
Tu peux écrire, au fil des jours, sur des morceaux de papier, tous ces petits sujets de joie pour lesquels tu choisis la gratitude.
Puis, lorsque tes émotions seront un peu à fleur de peau, que tu auras un moment pas simple à traverser, choisis-en quelques-uns. Tu verras que les lire sera comme un baume sur ton âme.
Chère Fabuleuse, n’oublie pas que rien n’est trop petit si cela te rend heureuse…
Je te souhaite un doux mois de Thanskgiving.