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Enfants extraordinaires

La fameuse équipe de suivi de scolarisation

Anna Latron 5 février 2024
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Ce moment revient au moins une fois par an quand on est aidante de son enfant : la fameuse réunion de l’équipe de suivi de scolarisation.

Dans mon cas, c’est deux fois par an minimum, puisque mes deux enfants ont une AESH*, et bénéficient d’un projet de scolarisation personnalisé pour mieux répondre à leurs besoins. Pour cette année, c’est arrivé il y a quelques jours : on a été convoqué pour ce rendez-vous piloté par l’enseignant référent, avec le directeur d’établissement, l’enseignant ou le professeur principal, l’AESH, et puis possiblement aussi d’autres professionnels qui interviennent dans la prise en charge de notre enfant. 

*accompagnant d’élèves en situation de handicap

Au moment où j’ai reçu ce message m’informant de la date de la réunion, je me suis dit : « Tiens, je crois que je vais en parler aux Fabuleuses aidantes. » Eh oui, parce que chaque année, à la veille de cette réunion, j’ai le même sentiment qui revient, c’est-à-dire que je vais à cette réunion en me disant que ça va être mon procès. En gros, j’ai tendance à arriver avec cette pensée : « Qu’est-ce qu’ils vont me reprocher, nous reprocher, lui reprocher ? »

Alors j’aimerais partager avec toi quelques petits trucs qui m’ont aidée il y a quelques jours, à la veille de cette échéance.

Ces quelques pistes, les voici.

Première piste :

aborder cette réunion en se disant que c’est pour le bien de mon enfant, et que ce n’est pas un tribunal. Dans la grande majorité des cas, les personnes qui sont là sont au service du bien de notre aidé.

Ce n’est pas notre procès à nous : ces personnes parlent de choses qui sont extérieures à moi-même, à nous-mêmes, à ma valeur, à notre valeur. En tout cas, moi, ça m’aide beaucoup de me le rappeler, parce que j’ai une petite tendance à tout prendre personnellement pendant ces échanges-là. C’est une pensée qui peut vraiment aider : se dire dans tous les cas que, même si l’institution peut parfois avoir des décisions déshumanisées et violentes, ces personnes réunies dans cette pièce ne sont pas là pour faire mon procès, ni pour faire le procès de mon enfant.

Deuxième piste :

voir cette réunion comme une belle occasion de voir déjà tout ce qui est mis en place et de mettre le doigt sur tous les progrès de mon enfant en un an. Dans ces moments-là, je fais en sorte de considérer les choses, comme on dit, avec le verre à moitié plein et pas le verre à moitié vide.

Troisième piste :

depuis plusieurs années, je veille toujours à anticiper pour faire en sorte de ne pas être seule à cette réunion. Je mets mon conjoint tout de suite dans la boucle pour lui dire : « Tel jour, à telle heure, j’ai besoin que tu sois présent. C’est la réunion de l’équipe de suivi de scolarisation. Il faut que tu sois là. »

Chère Fabuleuse, si jamais tu es solo et que tu accompagnes ton enfant seule la plupart du temps, sache que tu as la possibilité de demander aux intervenants en libéral d’assister à cette réunion d’équipe de suivi de scolarisation. Ça peut être une piste à explorer, si tu es solo, de t’entourer d’un professionnel dont tu sais qu’il saura porter sur ton enfant un regard vraiment bienveillant et en qui tu as confiance. 

Pourquoi je te conseille de ne pas y aller seule ? Tout simplement parce que ça m’est arrivé une fois et que je n’ai pas trop bien géré le fait d’être seule.

Autre piste : être intentionnelle

Ce moment de la réunion, où il y a une rencontre humaine, peut vraiment être une belle occasion pour essayer de faire un petit pas de côté, pour regarder la situation d’une façon différente et, en tout cas, d’arriver avec une une énergie positive pour pour ce rendez-vous, pour que ça soit vraiment fructueux.

Je t’encourage donc vivement, dans les jours qui précèdent ces réunions, à être très intentionnelle pour prendre soin de tes niveaux d’énergie. Comment ? En prenant du temps pour toi : t’offrir un café en terrasse, écouter le chant des oiseaux, t’accorder un temps de pause sur le canapé après le déjeuner, etc. L’objectif étant d’arriver le jour J en étant le plus possible connectée à toi-même. Tu auras noté que je ne dis pas d’arriver “reposée”, mais juste connectée à toi-même et à tes besoins en ayant pris soin de te faire un tout petit peu de place dans ton quotidien.

Dernière piste : la visualisation

C’est certainement la chose qui m’aide le plus : écrire mes pensées. Désormais, à la veille de chaque réunion de ce type, je prends mon carnet et j’écris mes pensées. Par exemple :

  • Comment je me sens ?
  • Quelle est ma plus grande peur / Qu’est-ce qui m’inquiète ?

Le simple fait de nommer mes peurs m’aide à faire “dégonfler” le ballon d’angoisse.

Le jour J, juste avant d’entrer dans la réunion, dans la salle d’attente, j’essaie de me visualiser pendant cette réunion. Cela me permet de me rappeler qu’un de mes “travers”, c’est que j’ai tendance à prendre trop facilement la parole et à ne pas forcément bien écouter jusqu’au bout ce que chacun a à dire. J’ai toujours envie de compléter et d’intervenir !

J’essaie de visualiser cette réunion pour me dire :

  • « À tel moment, ça va être important de laisser parler la personne »
  • « Quand ça sera à mon tour de m’exprimer, qu’est-ce que j’ai envie de dire ? »
  • « Qu’est-ce que j’ai envie d’apporter à cette équipe avec mon regard particulier ? »

Chère Fabuleuse, n’oublie pas :

Ces quelques pistes que j’ai voulu partager avec toi ne sont que des outils ; ce ne sont en aucun cas des injonctions. Rappelle-toi une chose : c’est toi qui sais et c’est toi qui es la mieux placée pour savoir ce dont tu as besoin afin que cette réunion de l’équipe de suivi de scolarisation se passe du mieux possible pour toi et porte des fruits pour ton aidé.



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Cet article a été écrit par :
Anna Latron

Journaliste de formation, Anna Latron collabore à plusieurs magazines, sites et radios avant de devenir rédactrice en chef du site Fabuleuses au foyer et collaboratrice d’Hélène Bonhomme au sein du programme de formation continue Le Village. Mariée à son Fabuleux depuis 10 ans, elle est la maman de deux garçons dont Alexis, atteint d’un trouble du spectre de l’autisme.

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