Ces deux dernières semaines, j’ai fait quelque chose que je n’avais encore jamais fait auparavant : j’ai pu serrer dans mes bras les Fabuleuses aidantes que je “croise” sur le Salon depuis presque 3 ans.
À l’occasion de la “fabuleuse parenthèse”, premier événement réel de la communauté — qui s’est déroulé à Bordeaux et à Paris — j’ai pu croiser Marion, Myriam, Céline, Juliette, Marine, Isabelle, Sarah, Hélène, Sophie, Julie et tant d’autres.
Ce que j’ai vu lors de ces deux après-midi ?
Des femmes souriantes, lumineuses, mais surtout courageuses. Courageuses non pas pour tout ce qu’elles accomplissent au quotidien — le plus souvent dans le secret — mais courageuses par leur attitude : chaque jour, elles osent beaucoup. Elles ne lâchent pas. Même si parfois elles échouent, même si elles trouvent ça dur et éprouvant, elles continuent, elles ne lâchent pas l’affaire. Elles continuent courageusement de poser un pas devant l’autre, même quand elles sont fatiguées, épuisées, et qu’elles ont l’impression qu’elles n’y arriveront jamais.
Elles osent beaucoup.
“Beaucoup oser”, cette expression n’est pas de moi, elle est de Brené Brown, qui la doit elle-même au président américain Theodor Roosevelt. (Si tu as rejoint les Fabuleuses aidantes depuis un petit bout de temps, tu dois savoir que Brené Brown, c’est une de mes chouchous. Brené Brown est une chercheuse américaine, qui s’est spécialisée depuis 20 ans sur la honte, la peur et la vulnérabilité.)
Donc, Brené Brown a trouvé ce passage d’un discours de Theodor Roosevelt, qu’il a prononcé en 1910 à la Sorbonne :
« Ce n’est pas le critique qui compte, celui qui montre du doigt l’homme qui fait un faux pas, ou qui explique comment on aurait pu mieux faire.
Le crédit appartient à l’homme qui lutte vaillamment dans l’arène, le visage marqué de poussière, de sueur et de sang, l’homme qui se trompe et manque souvent son but…
Parce qu’il n’y a pas d’effort sans erreur. Mais celui qui lutte vraiment pour accomplir, qui connaît les grands enthousiasmes et les grandes dévotions ; qui se dévoue à une grande cause…
Celui qui connaît, à la fin, le triomphe de l’accomplissement, et qui, au pire, s’il échoue, le fait en osant beaucoup… »
Ce discours de Theodor Rossevelt décrit chacune de ces femmes que j’ai eu la joie de croiser, et il te décrit toi aussi, chère Fabuleuse :
- Être aidante, c’est lutter vaillamment dans l’arène.
- Être aidante, c’est avoir le visage marqué de sueur et de sang.
- Être aidante, c’est se tromper, c’est manquer souvent son but.
Cette citation que j’ai décortiquée lors de ces événements, je vais te dire pourquoi je la trouve géniale :
- Ce que nous dit Theodor Roosevelt, c’est qu’il n’y a pas forcément de victoire, au bout de cette lutte. Ça, toi et moi on le sait bien : notre proche n’ira pas forcément mieux, il ne va pas forcément guérir. Merci à la MDPH de nous demander de remettre les mêmes éléments année après année dans le dossier de demande pour notre aidé, comme si un enfant porteur de trisomie 21 allait miraculeusement ne plus avoir aucun symptôme ni difficulté associée à son handicap.
- Ensuite, ce que nous dit Roosevelt c’est que le principal, c’est de continuer, et de le faire en osant beaucoup. Je crois que sur mon chemin personnel, il y a eu un déclic : quand j’ai compris que je n’étais pas là pour gagner à tout prix mais que je peux compter sur moi pour continuer, pour ne rien lâcher. Je sais que ça, c’est ma force : ne rien lâcher (ce qui ne m’empêche pas de connaître des moments de découragement !).
Chère Fabuleuse,
Peut-être qu’aujourd’hui tu te sens découragée.
Peut-être qu’aujourd’hui tu te sens épuisée.
Peut-être qu’aujoiurd’hui tu t’es trompée et tu as manqué ton but.
Peut-être qu’aujourd’hui tu as le visage marqué de sueur et de sang.
Ces femmes que j’ai vues samedi se sentent elles aussi découragées, épuisées, pas à la hauteur de la tâche. Mais ce que j’ai vu en elle dépasse largement le découragement, l’épuisement et le sentiment de ne jamais pouvoir y arriver. J’ai vu des femmes debout malgré la tempête, des femmes prêtes à laisser tomber l’armure de l’aidante parfaite qui gère tout pour se rencontrer, pour se regarder, pour échanger et se dire avec un sourire qui en dit long : « Moi aussi ».
Cette première rencontre est la première d’une longue série, j’en ai la certitude. Alors à bientôt “en vrai”, chère Fabuleuse !