Je voudrais partager avec toi une pratique toute simple qui me procure beaucoup d’énergie et me permet de me détendre profondément. Il s’agit tout simplement du chant.
La plupart d’entre nous avons déjà expérimenté cette activité ne serait-ce que dans l’enfance. Nous avons peut-être été endormis ou câlinés par des berceuses.
Nous avons appris des comptines en maternelle, puis des chansons jusqu’en classe de musique au collège. Nous nous souvenons aussi peut-être de soirées au cours desquelles nous chantions à tue-tête jusqu’à ne plus avoir de voix.
Chanter ensemble crée du lien :
Nous nous mettons au même tempo que notre voisin, partageons les mêmes mots et les mêmes airs. La danse s’y mêle parfois permettant à notre corps de se relâcher et de se laisser prendre par un rythme.
Certains airs font partie de notre mémoire collective et se transmettent de générations en générations comme un témoin de la vie qui continue et à laquelle nous appartenons.
Qu’en est-il aujourd’hui de ce lien que nous entretenons avec le chant ?
Nous pouvons aimer écouter de la musique. Elle est souvent bien présente dans notre société, ne serait-ce que dans certains commerces pour nous pousser à remplir nos chariots de courses.
Mais là, je veux te parler du chant, de celui que tu produis, qui sort de toi.
Certains vivent en chantant (comme Blanche Neige) et y voient une certaine légèreté :
c’est se donner du cœur à l’ouvrage.
D’autres se l’interdisent sous prétexte qu’ils ont l’impression de chanter faux ou que parfois on leur a fait croire.
D’autres encore chantent peut-être vraiment faux mais un orthophoniste leur dirait que toute voix peut être “rééduquée”.
J’appartiens à la deuxième catégorie. Je me suis longtemps détourné de cette pratique par crainte d’être jugée.
Je voudrais te dire combien chanter peut être bénéfique.
C’est un bienfait pour ta santé physique : tu actives ta respiration ventrale et profonde. Tu stimules ainsi ta circulation, renforces tes poumons et apportes une bonne dose d’oxygène à ton corps qui reprend alors de l’énergie. Tes cellules sont boostées et nourries.
Tu fais aussi fonctionner les groupes musculaires posturaux du haut de ton corps. Tu les renforces et améliores leur tonicité.
Chanter est une stimulation agréable du corps. C’est un élan dans lequel tu peux laisser sortir ton stress, tes émotions. Tu lâches prise : ta tête se laisse envahir par la musique qui sort de ta bouche, de ta gorge et même de tes entrailles.
C’est souvent une sensation plaisante où tu sens que tu te déploies. Il y a alors quelque chose de libérateur qui se passe en toi.
Les scientifiques te diront que chanter influe sur la sécrétion des hormones. Le plaisir que tu peux ressentir diminue le taux de cortisol (l’hormone du stress) favorise les hormones dites du plaisir telle que la dopamine (hormone de la réussite et de la récompense), l’ocytocine (hormone du lien, de la confiance et de l’amour), les endorphines (hormones anti-douleur) et la sérotonine (hormone du respect et de la prédominance sociale). Toutes ces bonnes choses se répandent dans ton corps et ont une action bienfaisante à ton insu.
Il existe plusieurs façons de chanter.
- Tu peux fredonner et sentir ce bourdonnement qui sort de ta gorge à l’expiration. Tu sens alors une vibration qui peut calmer ton esprit et ton stress.
- Tu peux aussi choisir de chanter de façon plus franche et sentir combien cette action mobilise ton corps : ta voix commence à habiter la pièce, à remplir le lieu.
Tu peux expérimenter combien tu te sens vivante. Pour propulser ta voix, tu prends appui sur le bas de ton ventre et tu prends conscience d’une certaine solidité en toi.
Je te parle ici uniquement du fait de chanter seule dans ta voiture, dans ta cuisine ou même dehors en marchant ou sous ta douche.
Le chant peut aussi se pratiquer dans une chorale et donc avec d’autres personnes.
Nos voix se répondent ou se complètent et nous goûtons la beauté ou l’harmonie de ce que nous produisons en utilisant uniquement notre cage thoracique, nos cordes vocales et l’air.
C’est une belle façon de se ressourcer avec d’autres,
de créer de nouveaux liens et aussi de progresser dans cette pratique. Faire partie d’un groupe développe le sentiment d’appartenance dont nous avons souvent besoin.
Chanter dans une chorale fait aussi du bien à notre cerveau : l’accord des voix exerce alors sur lui comme un massage bienfaisant. Notre concentration, notre attention et notre mémoire sont amenées à se développer.
Tu peux aussi entraîner dans cette pratique ceux qui partagent ton quotidien. Certaines chansons rassemblent, donnent la pêche, réactivent des souvenirs. Se mettre à chanter met dans une démarche de sortir de soi pour s’ouvrir à des paroles, à un air et à un rythme : à nous de bien choisir notre répertoire pour qu’il nous fasse du bien.
Si ton aidé a la capacité de chanter, il peut aussi goûter les bienfaits de cette activité.
Tu penses que tu ne chantes pas bien ?
Tu crains peut-être d’être jugée ? Comme je te comprends ! J’ai moi-même connu des expériences où j’ai mis ma fierté entre parenthèses. Il n’y avait plus alors qu’à accueillir ces moments de solitude où j’avais oublié la présence de mes voisins ou celles de mes enfants hilares et peu convaincus de mon talent. Et comme j’aime bouger en chantant, je me suis sentie plutôt proche d’Hugh Grant dans Love Actually.
Et toi chère Fabuleuse, si tu avais des réticences, t’ai-je convaincue ?
Je te laisse pousser la chansonnette avec tout ton cœur et me dire si j’ai tort.
