Le calme est revenu. Me voilà donc, à mon bureau, pendant que mes poussins font la sieste, à rédiger cet article.
Ces derniers jours ont été comme le passage d’une tempête à la maison :
un virus est entré par chez nous et avec lui, son lot d’inconforts pour nos plus grands. Nuits blanches, agitation au niveau cérébral et pleurs, de longs pleurs comme pour décharger le trop plein de mal-être et de douleurs.
Je souris, en me disant que nous ne nous en sommes pas si mal sortis cette fois. Pas de prise de tête avec mon Fabuleux. Parce qu’il ne faut pas se le cacher : ce genre de moments nous fait sortir de nos gonds, ce qui peut vite créer des étincelles, n’est-ce pas ? Au fil du temps, j’ai appris et j’apprends encore à naviguer au gré des flots de ces épisodes de tempête. Dans certaines de ces périodes de crise, comme celle-ci, j’arrive à tenir la barre, mais à d’autres moments, je bois encore la tasse, me prenant la vague en pleine figure.
Nous apprenons à naviguer au gré des flots et à tenir notre barque lorsque la houle se fait plus violente, les gestes deviennent peu à peu plus sûrs, maîtrisés, comme ces mécanismes que les vieux marins font de façon si simple pour tenir le cap, le regard apaisé en pleine tempête vers la ligne d’horizon alors qu’ils essuient ces bourrasques de vent et d’eau.
Nous avons appris et nous apprenons encore et encore…
C’est une sacré aventure, n’est-ce pas, ce quotidien pas comme les autres !
Chère Fabuleuse, je souris en t’écrivant car maintenant que cette tempête s’est éloignée, cette fois je ne me sens pas aussi vidée et drainée que j’ai pu l’être bien des fois auparavant. Ces fois où prises de tête et ressentiments étaient venus augmenter encore plus ma charge mentale et la lourdeur dans mon cœur alors que j’essayais déjà tant bien que mal de diriger mes émotions mises à fleur de peau par les cris stridents d’un de mes loulous. Est-ce que cela t’arrive à toi aussi de dire le mot de trop, d’avoir le sourcil qui fronce et les mâchoires qui se crispent “malgré toi” et de voir la situation partir en cacahuète ? Et nous voilà, à cet instant, à devoir gérer, en plus des pleurs et de la crise du moment, une autre crise : celle entre toi et ton Fabuleux ! Aïe aïe aïe !
C’est vrai que lorsque nous avons déjà à gérer un quotidien différent comme le nôtre, une crise peut nous faire plier très fort et nous mettre les nerfs à fleur de peau. Et, oui, je l’avoue, c’est souvent mon Fabuleux qui se prend mes exigences et craquages de nerfs en pleine figure ! Et par chez toi ? Comment ça se passe ?
« Si c’est comme ça… ! » LA phrase est partie.
Et nous voilà à dire ces mots que nous regrettons aussi vite. Et hop, en moins de deux la dispute est ouverte !
Alors oui, cela demande une sacrée maîtrise de soi pour l’éviter et sincèrement, ce n’est jamais gagné ! Comme je te l’ai dit, on progresse mais on a toujours à apprendre, inlassablement.
J’ai découvert quelques petites choses avec mon Fabuleux qui, au fil du temps, nous permettent, pas à pas, d’avancer ensemble, de jouer dans la même équipe et c’est pour cela que je souris en écrivant ces lignes aujourd’hui. Car aujourd’hui, on ne s’en est pas si mal sortis, je suis fière, apaisée et heureuse d’avoir réussi à traverser sereinement cette tempête-ci. Alors nous essayons, nous remanions, parfois ça fonctionne, parfois pas ! Parfois nous traversons la houle sereinement et parfois cette fichue tempête nous laisse encore plus drainés qu’au début car la barre nous a glissé entre les doigts et qu’il y en a un de nous qui se l’est pris en pleine poire (rires).
Chère Fabuleuse, voici ce que j’ai appris et que j’aimerais partager avec toi.
J’ai appris à :
Éviter les reproches
Ce genre de moments où la maison traverse une crise (virus, nuits blanches, tempête émotionnelle, etc.) n’est simple pour personne, chacun fait du mieux qu’il peut. Alors peut-être que rouspéter pour la chaussette qui traîne ou pour le tube de dentifrice non refermé peut attendre ou tout simplement être oublié… Qu’en penses-tu ?
Réapprendre à dire Merci
Merci pour le verre d’eau, merci pour le repas préparé parce qu’en temps de crise, ces petits gestes deviennent de grands encouragements. Et du courage, il nous en faut à cet instant.
Ce « Merci » c’est un peu comme un « Yeeeahhhh!!! J’ai vu le truc méga génial que tu viens de faire alors que tu es à bout de forces. Bravo !!! Tu déchires !! »
Tu comprends l’idée ?
Moi, quand mon Fabuleux me dit « Merci », ça a pour effet instantané de me revigorer car j’ai vu qu’il avait noté l’effort du moment…
Connaître ses limites et les respecter
Lorsque je dis à mon Fabuleux « Je vais prendre un café », il sait que ces cinq minutes sont sacrées. C’est MON moment, celui que je prends pour m’épancher auprès d’une amie avec un vocal ou tout simplement pour aller dans une pièce au fond de la maison, juste pour avoir un peu de silence. Et il sait le respecter. J’ai appris à découvrir mes limites et il sait prendre la place à cet instant et respecter les zones de “hors-jeu”. Evidemment, je respecte aussi ce besoin chez lui… Ainsi, dans ce respect et cette compréhension mutuels, nous avons appris, pas à pas, à permettre à l’autre de souffler pour revenir plus disposé.
Faire des “petites minutes”, de “grands moments”
Une des choses qui apaise nos petits sont les trajets en voiture. Alors, à cet instant, nous faisons un grand mug de café et nous allons rouler, nous profitons de ce temps pour aller prendre les médicaments du moment ou filer prendre une petite douceur à la pâtisserie du coin. Ainsi, nous mettons tout simplement le temps sur “pause” et nous en profitons, mon Fabuleux et moi, pour discuter à bâtons rompus.
Quand je parle de crises, ici chez nous, ce sont des pleurs incessants et rien n’y fait… Après les visites au docteur ou à l’hôpital, la seule chose à faire est d’attendre que ça passe et de prendre son “mal en patience”.
Nous avons essuyé il y a quelque temps 72 heures de pleurs non stop. Dans ce genre de moments, se connaître et connaître l’autre, savoir comment faire baisser la pression et maintenir sa tête hors de l’eau est crucial.
Ma chère Fabuleuse, écoute-toi et fais-toi confiance.
Je n’ai aucun doute que tu sauras découvrir ce qui t’apaise, te soulage et reconnaître les signaux qui t’avertissent que tes limites vont être franchies. Je t’encourage à discuter, lors de moments de calme avec ton Fabuleux, afin qu’ensemble vous puissiez mettre en place une stratégie d’équipe pour ce genre de moments.
Et puis, si, en pleine tempête, la barre te glisse entre les doigts malgré toute ta meilleure volonté et que ton Fabuleux se la prend en pleine figure, alors une fois la tempête éloignée, je t’encourage à sortir le petit baume, tu sais, celui qu’on utilise pour les bleus… Une noisette de « pardonne-moi, je suis désolée » pourra certainement réparer et adoucir cet “hématome”.
Tu vas y arriver, pas à pas. Tu sais, si cela peut te rassurer, ça m’arrive encore de craquer !
Mais lorsque je me retourne, je m’aperçois que ces épisodes se font de plus en plus rares et j’en suis profondément fière.
Je suis sûre que toi aussi, en te retournant, tu verras tout le chemin parcouru et tu pourras te rappeler à quel point tu es fabuleuse.