Par Lise Rouffet
Il y a des jours où j’ai l’impression de porter une maison entière sur mon dos.
Pas un sac, non. Une maison.
Avec ses murs faits d’inquiétudes, son toit en dettes, et de sombres couloirs de silences.
Mon mari est malade. Et chaque soupir qu’il pousse me transperce, comme si je pouvais – ou devais – porter sa douleur avec la mienne.
Il y a les enfants aussi, que je veux protéger, même quand je n’ai plus la force. Même quand je n’ai plus de mots pour rassurer, ni de réponses à leurs questions que je me pose aussi.
L’argent manque.
Et quand je ferme les yeux le soir, ce n’est pas du sommeil qui vient.
C’est une tempête de « comment vais-je faire demain ? »
Mes épaules sont raides. Mon cou, noué. Mon dos, las.
Ce n’est pas juste la fatigue. C’est le poids de l’invisible.
Ce qu’on ne dit pas. Ce qu’on cache derrière un sourire. Ce qu’on porte pour les autres.
Mais parfois…
Je me surprends à espérer. Un appel, un sourire, un jour un peu moins dur.
Et je me rappelle : même les épaules les plus fatiguées ont le droit de se poser.
De souffler.
De demander de l’aide.
Même brièvement, même en silence.
Quand l’inquiétude est constante pour un proche malade ou pour les enfants, cela provoque une fatigue émotionnelle chronique. Cette charge affective permanente use les ressources mentales et réduit la capacité à rebondir.
Dans certains cas, le stress financier ajoute également une forme de pression continue, souvent associée à un sentiment d’impuissance ou de culpabilité. Il aggrave la charge mentale et accentue les tensions corporelles.
L’instabilité crée l’insécurité et cela donne la sensation de ne pas pouvoir « agir » pour alléger les autres difficultés.
Les douleurs dans les épaules, le dos, les cervicales, sont des traductions somatiques fréquentes de ce type de surcharge. Le corps « encaisse » ce que l’on ne peut pas toujours exprimer ou déposer ailleurs.
Mais quand tout me rappelle ce poids devenu trop lourd à porter, je me rappelle cette douce promesse essentielle :
Lise tu n’as pas à porter tout ça seule, même si tu le fais aujourd’hui !
Tu as le droit de dire que c’est trop.
Tu as le droit de chercher des appuis, même fragiles.
Tu as le droit d’exister, en dehors de tout ce que tu portes et tu dois tenir debout pour les tiens.Tu es Fabuleuse et ça change tout ️