Guirlandes, musiques de Noël, pulls « moches », invitation ou non-invitation, liste de cadeaux : et moi et moi et moi, où en suis-je là-dedans ?
Que vas-tu choisir de vivre à Noël ?
Cette période de l’année s’impose dans nos vies. La société s’en est emparée avec une profusion de paillettes et de promesses de moments joyeux, conviviaux et succulents.
C’est positif et riche de promesse mais vais-je oser y croire ?
De quoi ai-je besoin en cette période hivernal où la société m’invite à entrer dans la frénésie alors que je n’ai pas forcément de quoi acheter les cadeaux que je voudrais offrir, que je n’ai pas le temps de m’investir dans le concours de décoration de mon immeuble et que les personnes avec qui je vais vivre cet évènement sont celles qui rythment mon quotidien et contre qui je m’exaspère souvent.
Que puis-je faire avec ma réalité, pour satisfaire ces promesses de Noël : la joie, la paix, l’ouverture de mon cœur à l’émerveillement, à la confiance en la lumière qui brille dans la nuit ?
Voici les questions que je me pose. Elles me semblent importantes pour vivre sans pression cette période de fête. Je partage avec toi mes réflexions sur ce sujet.
Quelle lumière puis-je faire entrer dans ma vie ?
Elles sont là et dehors le soir, je ne vois qu’elles : les guirlandes clignotantes des rues (et celles de mon salon) font pénétrer la lumière et la chaleur dans la froideur et la nuit de l’hiver. Elles font s’illuminer les yeux des enfants. Les yeux de l’enfant qui est en moi continuent à s’en réjouir, à les attendre avec candeur et je l’avoue un peu de pression.
Pour moi, revenir à la source et la signification de cet évènement est la meilleure façon de ne pas céder à cette pression et cette frénésie.
Ces lumières extérieures sont une invitation à faire entrer la lumière dans mon cœur et dans ma vie.
Oui, mais comment ?
Sylvie, une Fabuleuse Aidante rencontrée à Marseille me partageait le choix qu’elle avait fait de « vivre dans un quotidien parfois invivable ». Ses mots expriment à merveille ce que Noël peut être : un moment de vie dans l’invivable, de douceur dans l’empressement, de joie dans l’incertitude du lendemain, d’affection dans l’exaspération, de paix dans le combat. C’est une autorisation à s’arrêter quelques instants pour souffler et goûter sa présence et celle de l’autre. Une forme de trêve à l’image de la trêve de Noël : un moment pendant lequel la guerre s’arrêtait et chacun mettait de côté ses combats pour vivre la fraternité et expérimenter que la paix était possible dans la dureté de la situation.
Quand j’écris mes gratitudes à la fin d’une journée difficile, je visualise chacune d’elle comme une lumière que je choisis d’allumer dans la nuit. En revivant ces moments de joie, je donne à cette lumière une plus grande intensité : la nuit de mon cœur est alors éclairée et ainsi beaucoup moins présente. Comme dans ces rues illuminées.
Qui vais-je inviter à ma table à Noël ?
Peu importe qui sera là : sans doute la ou les personnes de ton quotidien, ton aidé et peut-être des membres de la famille élargie si tu en as. Tu n’as sans doute pas toujours le choix.
Ce n’est pas rien d’ouvrir sa table à d’autres : on peut se tasser un peu, ajouter des rallonges et des sièges, augmenter les proportions de nourriture et avoir des conversations dans lesquelles tous se retrouvent et se sentent accueillis.
Pour la table de notre cœur c’est la même chose. C’est même parfois un peu terrifiant si nous avons été blessés par un de ces invités. L’enjeu est pour ce moment (le temps de ce séjour ensemble, pas toute ta vie !) de trouver une place pour l’autre. Parfois notre cœur est bien rempli et cette invitation à faire de la place à l’autre va nous demander de nous désencombrer pour libérer de l’espace. Ce peut-être se désencombrer de ses rancœurs, de ses énervements pour accueillir plus sereinement celui qui est là le temps d’un repas.
Que peux-tu choisir d’inviter pour que cette trêve de Noël te permette de vivre ce qui est important pour toi ?
Je ne te parle pas de personnes physiques mais plutôt de façon d’être. Ce peut-être choisir la présence vivante et gratuite à l’autre (ton aidé si c’est possible pour toi) et non la présence « pour être aidante ». Tu peux aussi choisir de dire oui à l’aide matérielle qui te sera peut-être proposée ou que tu peux demander. Tu peux enfin inviter la simplicité : elle rime très bien avec amitié, beauté, convivialité et gaité.
Et les cadeaux ? Que puis-je m’offrir à Noël ?
Pas de Noël sans cadeau ! Je ne te parle pas des listes (incontournables) à offrir aux autres. Je te parle de ce que tu choisis de t’offrir à toi-même et qui sera ton cadeau de Noël.
- Un moment de silence et d’intériorité.
- Une balade dans la forêt en faisant un petit nuage avec l’air de ta bouche quand tu souffles dans le froid.
- Un chocolat chaud, lovée dans un plaid avec un livre reposant, isolée du bruit.
- Un coup de téléphone à une bonne amie trop éloignée géographiquement pour pouvoir la serrer dans tes bras.
- Un jeu de société partagé pour rire ensemble.
- Un plat que tu aimes et que tu éprouveras du plaisir à savourer.
Je t’invite à ne pas te laisser voler ces cadeaux que tu peux te donner à toi-même. Garde-en les bénéfices et laisse-les imprégner ta vie et ce temps de Noël.
Noël est aussi un moment d’émerveillement.
Dans beaucoup de crèches on retrouve un santon que j’affectionne : le Ravi. Il est décrit comme un personnage naïf qui s’émerveille de tout. C’est un peu mon professeur de gratitude, celui qui sait voir le beau et le vrai qui vont réjouir profondément mon cœur.
Pour être certaine de ne pas me faire voler ma joie intérieure de Ravi de la crèche, j’envoie avant Noël un message sur le groupe familial destiné à mes enfants (adultes et adolescents). Je leur demande ce qui est important pour eux afin qu’ils passent un bon temps de vacances et un Noël qui ait du sens pour eux. Je leur fais aussi part de mes besoins et mes attentes. Les formuler fait du bien à tout le monde et permet plus de compréhension entre chacun.
Chère Fabuleuse Aidante, je te souhaite de choisir de t’offrir ces lumières, de les savourer et de t’en nourrir.
Chaque petit choix que tu fais peut allumer une guirlande de Noël dans ton cœur. Qu’elle illumine ta vie et apporte durablement de la douceur à ton quotidien.
Que tu sois à l’image du Ravi de la crèche ou du santon d’une lavandière qui s’affaire dans la crèche provençale, le message de paix, de lumière et de joie est aussi pour toi.



