Le mois de juin sent bon l’été qui arrive et signe aussi la clôture de l’année scolaire.
Qui dit clôture dit aussi bilan, et c’est à cet exercice que je t’invite.
Non pas comme un carnet de note, l’obtention d’un diplôme ou encore la constatation de ce que tu aurais aimé accomplir et qui est resté à l’état de projet depuis septembre, mais plutôt comme un bilan. Celui de tes joies et de tes victoires. Il y en a, j’en suis certaine.
Je te livre le mien.
Bilan de mes joies simples tout d’abord.
Celles qui naissent du lâcher prise que j’accepte de faire pendant quelques secondes en me rendant présente au chant d’un oiseau, en le laissant envahir mon oreille et prendre la place des soucis. Présence aussi au rire pur et candide d’un enfant dans le square que je traverse presque chaque jour ou à l’écoute d’un sketch humoristique qui m’a fait sourire.
Celles qui naissent du regard que je pose sur les premières narcisses qui sortent de la terre en mars ou sur les lumières de la ville à Noël.
Celles qui naissent de la chaleur que je ressens en serrant une amie dans mes bras ou en jouant au Catan après le diner avec mon fils.
Celles qui naissent de la première mandarine pelée en novembre ou de la saveur du premier melon dégusté bien mûr à la fin du printemps.
J’ai besoin de ces joies simples qui me rappellent la vie et le temps qui avance, rythmé par les saisons.
Comment ai-je fait entrer la joie dans ma vie cette année ?
Est-ce tout simplement en choisissant de porter un foulard coloré pour mettre de la gaieté dans ma tenue et dans les yeux de ceux que je croise?
Est-ce l’habitude de la gratitude du soir pendant laquelle je fais le focus sur ce qui m’a donné de la joie pendant la journée?
Cette joie s’exprime par la dilatation de mon cœur, quelque chose de léger qui vient m’habiter, une lumière qui me traverse et rayonne en et autour de moi. Elle m’a donné de l’énergie à certains moments où tout était plus pesant pour moi.
Ce sont les paillettes que j’ai choisi de voir et de mettre dans mon ordinaire
Je peux alors tourner mon énergie vers les autres, vers mes projets, au lieu de la perdre dans l’angoisse du regard extérieur.
Il y a aussi les joies liées aux circonstances.
Celle de la rencontre avec un cousin que j’aime, de passer un moment chaleureux à la fête des voisins de mon quartier, de goûter la rencontre d’une voisine sympathique avec qui je tisse pas à pas un lien à force de se croiser au marché ou dans l’ascenseur.
Quelle joie aussi de découvrir que le devis de réparation de la voiture n’est pas si élevé que prévu!
C’est aussi la joie de recevoir une bonne nouvelle : l’attestation tant attendue de la MDPH, la joie de voir mon aidé garder encore de l’autonomie pour certaines activités, la joie d’expérimenter l’efficacité d’un traitement ou d’une nouvelle thérapie.
Et il y a ce que j’appelle “La Grande Joie”.
celle d’aimer et de se savoir aimé. Elle vient combler mon cœur, consoler mes plus grands chagrins, apaiser mes tempêtes et me permettre d’avancer quand je ne vois pas le sens de ce que je vis.
Mes victoires, ce sont mes réussites, les challenges que je ne pensais pas achever et qui m’ont parfois empêché de bien dormir.
La réunion d’ESS de mon garçon, un rendez-vous à l’hôpital où j’ai expérimenté la bienveillance des infirmières, le coup de téléphone que je reculais sans cesse et qui finalement a permis une meilleure prise en charge, le changement d’appartement que toute la famille apprécie désormais, l’intégration dans un nouvel établissement pour mon fils, une séance de peinture dans une semaine déjà bien chargée.
J’ai pu expérimenter que je me faisais une montagne de certaines choses comme la scolarité de mon fils. Tout s’est fait petit à petit. J’ai pu sentir la pression retomber, le nœud dans mon ventre s’assouplir. J’ai été là pour lui. Je lui ai sans doute communiqué un peu de mon stress mais j’ai fait ce que j’ai pu. Je suis fière de lui. Fière de moi aussi car c’est une victoire qui fait grandir en moi la confiance.
D’autres évènements ont été difficiles et ne se sont pas passés comme prévu. Là aussi j’ai fait ce que j’ai pu et je suis fière d’avoir essayé et d’avoir fait un petit pas dans le consentement à la réalité de la vie.
Ces prises de conscience me donnent l’occasion de célébrer ce qui a été beau cette année.
Elles me donnent aussi l’occasion d’avoir un geste ou une parole de gratitude pour tous les acteurs de ces joies et de ces victoires.
Me voila prête, après ce bilan, à me plonger dans la grande aventure de la période estivale pendant laquelle le rythme est tout autre et les ressources extérieures pour nos aidés ne sont plus les mêmes.
Et toi chère Fabuleuse, que vas-tu célébrer en cette fin d’année scolaire ?
N’hésite pas à nous le partager ici en commentaire ou par mail. Lise et moi serons très heureuses de te lire et te répondre.