Chère fabuleuse aidante,
Voici la suite de ma fameuse boîte à bonbons, ouverte ensemble fin juillet. Pour rappel, ce sont des pépites, glanées, des pense-bêtes internes et dont l’efficacité m’épate encore. Alors, courage et sers-toi, peut-être qu’un de mes petits bonbons t’adoucira le quotidien.
Quatrième bonbon
« Sors le caillou de ta chaussure Rebecca ». Ce petit bonbon m’aide beaucoup dans les moments d’angoisse. Quand je sens que quelque chose me dérange, me mets mal à l’aise, qu’un sentiment de peur diffus ou tout simplement de mécontentement m’envahi.
Je pense alors à l’image du caillou dans le soulier. C’est comme quand il y a quelque chose dans ma chaussure qui m’ennuie, qui m’empêche de marcher normalement ou confortablement. Alors, je cherche, je réfléchis, jusqu’à ce que je trouve un ou plusieurs cailloux « ah, je me fais du souci pour les chats parce que je n’ai pas encore trouvé quelqu’un pour s’occuper d’eux pendant les vacances ». Je regarde mon caillou. Parfois, je résous problème sur le champ et ça me rassure, parfois, je dois processer la solution et parfois, je dois simplement accepter que je traverse un moment inconfortable. Dans ces cas-là, je me rappelle que j’ai déjà traversé beaucoup de moments difficiles et que j’ai survécu, qu’après, ça allait mieux…
Alors je m’accommode de mon caillou et je fais avec. Mais surtout, j’essaie de comprendre, de me comprendre, de me permettre d’avoir des cailloux dans mes chaussures, des cailloux que les autres considèreraient comme des broutilles mais qui pour moi sont des déclencheurs d’angoisse ou de mal-être. Et cette manière de faire me permets de ne pas rester dans un sentiment de mal-être mais d’être active et surtout, à ne pas critiquer pas ma réaction de manière tranchée et sévère « mais enfin Rebecca, tu es bête, pourquoi tu te sens mal juste pour ce détail ». Mon psy me disait souvent « Sois sympa avec toi-même, tout cela a une logique interne, une psycho-logique ».
Apprends à reconnaître tes petits cailloux dans ta chaussure, à les résoudre, les mettre de côtés ou tout simplement les accepter un temps, ils passeront, tu verras !
Cinquième bonbon
« Considère ton énergie et ton temps comme ton compte en banque, si tu es tout le temps dans le rouge, c’est que tu dépenses trop. » Il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre ce concept ! J’ai roulé pied au plancher pendant des années, n’ayant aucune idée de mes propres limites et des dégâts que je faisais intérieurement à force de vouloir trop faire, remplir tous les trous, être partout.
Mais la réalité est qu’à un moment, notre corps nous rattrape et nous donne l’addition. J’ai passé des mois à faire plusieurs attaques de panique la nuit. L’angoisse et les déclencheurs avaient pris le pouvoir. C’est à ce moment que j’ai commencé ma thérapie et accepté de prendre des médicaments pour m’aider à calmer le jeu. J’ai dû apprendre à ne pas brûler la chandelle par les deux bouts.
Concrètement, ça veut dire quoi ? Je gère mon temps autrement, je programme autrement, j’accepte de ne pas pouvoir (ni même vouloir) tout faire, j’essaye de reconnaître le prix énergétique et interne qu’auront certains événements. Oui, aller chez le vétérinaire avec les chats va réactiver mes traumatismes personnels, me demander une force interne particulière et me fatiguer à fond. Ce jour-là, je dois être très tendre avec moi, me laisser du temps pour récupérer et repousser à d’autres jours ma to do list.
« Apprend à compter ton énergie et ton temps comme si c’était un trésor précieux, soit généreuse mais sage, partage mais défends ton trésor… tu en as besoin et tu en as le droit ! »
Sixième bonbon
« N’oublie pas qui tu es ». J’aimerais terminer par ce petit truc que j’ai appris cette année : « Rebecca, tu as 46 ans, tu as géré jusqu’à présent, tu as survécu à chaque difficulté qui s’est présentée : tout va bien ! »
Étrange que cela nous aide tant que de nous rappeler à nos vérités de base : « tu es adulte, tu peux agir, tu peux te défendre, tu peux te sauver, tu peux prendre soin de toi, tu peux demander de l’aide, tu peux t’offrir ce dont tu as besoin (oui, une pause aussi),… ». Dernièrement, je me suis retrouvée dans une situation très angoissante pour moi, un trigger du passé, en quelques secondes, mon corps était en mode « alerte », je me sentais mal. Enfant, dans cette situation-là, je n’avais pas eu le choix, je devais rester, obéir, ne pas quitter l’endroit qui m’angoissait tant. Mais voilà la vérité « Rebecca, tu es adulte, tu peux partir librement, rien ne te forces à rester ». J’ai donc dis à la personne à mes côtés « je pars » et j’ai quitté cet endroit. Je me suis assise à l’ombre et je me suis répétée cette vérité « Rebecca, tu vois, tu es adulte, tu as 46 ans, tu décides, tu agis, tu prends ta défense, tu es grande ».
J’apprends encore à oser être qui je suis, à ne pas vouloir cacher mes limites sous des piles d’activismes. J’ai encore du mal à laisser entrevoir aux autres que « non, je ne suis pas capable de tout faire, tout gérer, cocher toutes les cases des attentes sociales ». J’apprends à me dire « Rebecca, ce n’est pas grave, tu n’es pas censé tout gérer tout le temps, tu es bien, comme tu es, tu es grande, tu peux t’autoriser à avoir des défauts, tu peux aimer tes limites, tu peux choisir… jusqu’à présent, tu as survécu à tous les jours de ta vie, et même plus, tu choisis ta vie, tu te choisis toi ! Bravo ».
Chère fabuleuse aidante, je termine cet article en ayant envie de te serrer dans mes bras, de te sourire, de t’encourager. N’oublie pas qui tu es ! Tu es fabuleusement imparfaite, fabuleusement en vie, fabuleusement adulte, grande, sois la personne dont tu as besoin pour te soutenir, t’apprécier et t’encourager tous les jours. Nous, toute l’équipe des fabuleuses aidantes, en tout cas, on est fière de toi !
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