Chère fabuleuse aidante,
Aujourd’hui, je n’ai ni envie de te faire de longues explications théoriques ni d’analyser notre situation d’aidante proche, ni même de révolutionner le monde qui nous entoure.
Aujourd’hui, j’ai juste envie de te donner un petit sachet de bonbons. Mes petits bonbons à moi, qui m’aident au quotidien. Je les ai découverts au fil des années, de mes lectures, des podcasts que j’ai écoutés, de mes heures de thérapie personnelle, des discussions avec mes amies. Ce sont des pépites, glanées, des pense-bêtes internes et dont l’efficacité m’épate encore. Alors, courage et sers-toi, peut-être qu’un de mes petits bonbons adoucira ton quotidien.
Premier bonbon :
« Le contexte Rebecca ! N’oublie pas le contexte ! ». Il m’arrive parfois de prendre les choses de travers, de m’exclamer « c’est trop injuste », de râler ou même de taper du pied quand une situation, un regard, un blocage, un commentaire me touchent trop personnellement.
Mon mari à l’art de me rappeler que « non, il n’y a pas de complot international mené contre moi » et que « non, le fait qu’il n’y ai plus d’eau dans la machine à café n’est pas fait exprès pour me faire sortir de mes gonds » (c’est dans cette situation là que j’ai tendance à taper du pieds, oups). Parfois, il me faut quelques minutes pour réussir à sortir de ma réaction primaire pour réfléchir un peu plus logiquement, pour chercher à remettre un contexte. La grimace de la voisine est peut-être due à un ongle incarné et non pas à ma pelouse mal rasée. La remarque déplacée d’une personne est peut-être due à un manque d’information et non pas à une volonté de me blesser. L’embouteillage qui me bloque est peut-être causé par un gros accident dans lequel je suis heureuse de ne pas me trouver. Et la machine à café, personne ne l’a vidée juste pour me faire commencer la journée de mauvaise humeur (je ris, oui, il y a vraiment pire dans la vie). Le contexte, chère fabuleuse, n’oublie pas le contexte ! Ose remettre en question ton interprétation automatique, cherche des réponses, élargit ton horizon. Moi, ça m’aide énormément à être bien plus détendue au quotidien.
Deuxième bonbon :
« Commence par un quart d’heure et puis, un autre ». C’est particulièrement vrai les fois où je ne sais pas par où commencer, que je ne suis motivée pour rien et que je procrastine. La meilleure manière que j’ai trouvé pour sortir de cet état de paralysie mentale, c’est de me mettre en action. Et c’est incroyable combien cette méthode m’aide. Surtout les jours où je suis fatiguée et où je manque de structure. Je me mets un réveil d’un quart d’heure et je me mets au travail. Quand il sonne, je le remets en route, parfois pour faire une pause, parfois pour continuer ce que je fais, parfois pour passer à autre chose. C’est tout bête mais cette technique m’est venue en aide de nombreuses fois ! C’est comme monter un escalier, une marche à la fois, une puis l’autre, puis l’autre, … et zou, on se retrouve en haut sans le réaliser. Cela me permet de marquer le temps.
Entre nous, je n’ai aucun sens d’orientation, et je ne me repère pas non plus dans l’espace, ni dans le temps. Il peut m’arriver de ne pas réaliser à quelle vitesse l’heure tourne, je me perds dans ce que je fais. Ado, notre prof de gym nous avait demandé de nous allonger, de fermer les yeux et de nous asseoir quand nous pensions qu’une minute était passée. C’est sous les sourires émerveillés de mes copines de classe que je me suis assise à 2 minutes 30. Alors évidemment, me mettre des petits réveils réguliers me donne un certain rythme. Et j’avance, une petite étape à la fois.
Bref, si tu as besoin d’un petit coup de pouce pour te lancer dans ta journée, ou survivre le coup de feu du soir, travaille par quart d’heure, eux au-moins, ils sont gérables !
Troisième bonbon :
« Respecte ta liste des indispensables ! » Ce bonbon me vient d’une interview d’une personne adulte porteuse de TDAH et qui expliquait comment elle gérait ses cycles, entre phases très actives et des phases très passives dans son quotidien. Elle expliquait que même dans ses jours les plus inefficaces, elle avait appris à faire ses « tâches indispensables ». La question étant : « que devrais-tu faire tous les jours ? Quelle habitude devrais-tu avoir pour ne pas avoir l’impression de sombrer ? Pour ne pas que tout ton quotidien devienne incontrôlable ? » Bref, quel est le strict minimum que tu devrais accomplir tous les jours pour que « tout roule »?
Moi, j’ai ma petite liste, je les appelle les trois « L » Peu importe mon état d’âme, la longueur de ma to-do liste, le niveau de fatigue, le jour de la semaine, les nouvelles, le temps… Chaque jour, à un moment ou un autre (de préférence pendant la matinée), je prends le temps de faire nos lits, faire tourner le lave-vaisselle et de mettre le linge dans la machine, dans le séchoir, … Le but n’est pas que cette liste soit exclusive, non, il y a bien plus à faire dans mes journées. Mais quelque part, ces 3 petites tâches accomplies me renvoient un message chaque jour, elles me disent « tu gères Rebecca, tu gères ».
Et toi, quelle serait ta petite liste des essentiels journaliers (bien entendu que tu peux y mettre « hydrater mon visage », faire 15 minutes de sport,) ? Peu importe, c’est juste un petit contrat de toi à toi qui vient renforcer ton sentiment d’efficacité et donc ta confiance en toi et en tes capacités.